Bagne De NouvilleBagne De Nouville
©Bagne De Nouville|Marine Reveilhac / NCTPS

L'histoire et le patrimoine en province Sud

La Nouvelle-Calédonie possède un bel éventail de sites et de musées qui témoignent d’un riche passé. Nombre d’édifices anciens sont aujourd’hui classés au titre des monuments historiques de la province Sud. Cet effort de valorisation et de sauvegarde du patrimoine matériel rend ces lieux aussi attractifs qu’instructifs. Qu’il s’agisse d’un théâtre, d’un musée, d’une mine ou d’une maison coloniale, il y a beaucoup à explorer dans les communes de la province Sud. Le patrimoine immatériel et la diversité culturelle sont aussi mis à l’honneur lors des foires locales, spectacles et certains festivals. Enfin, des événements, comme le Mois du Patrimoine ou la Nuit des Musées, projettent une nouvelle lumière sur l’histoire et la culture calédoniennes.

Explorer le large patrimoine de Nouméa

Destination capitale, Nouméa possède non seulement plusieurs musées incontournables, dont le Centre Culturel Tjibaou, mais aussi des bâtisses historiques, des théâtres et de nombreuses attractions culturelles. La programmation annuelle de la ville est ambitieuse : il y a toujours une exposition, un spectacle ou des portes ouvertes pour explorer le patrimoine de Nouvelle-Calédonie. Pour en apprendre davantage sur l’histoire et profiter de l’offre culturelle de la ville, voici quelques exemples des sorties à faire à Nouméa :

Visiter des musées à ciel ouvert

L’ensoleillement de la Nouvelle-Calédonie est exceptionnel, aussi, il est parfois difficile de s’enfermer dans les salles d’un musée pour plusieurs heures. Qu’à cela ne tienne : en province Sud, vous pourrez allier découverte du patrimoine historique et balade en plein air ! Le Centre Culturel Tjibaou à Nouméa est un des meilleurs exemples. Admirer l’architecture unique des cases du musée tout en découvrant la symbolique des plantes du « chemin Kanak » vous promet un moment aussi instructif que délassant ! À Moindou, les vestiges extérieurs du Fort Teremba sont implantés au milieu d’un immense terrain surplombant le lagon turquoise. Un pique-nique après la visite y est tout indiqué ! Mais ce ne sont pas là les seuls exemples de musées à ciel ouvert : la visite de la Mine du Plateau à Thio suivie d’un repas en tribu mérite que l’on traverse la Chaîne centrale !

Admirer les monuments historiques sous un nouvel angle

Les communes de la province Sud programment toute l’année des rendez-vous culturels passionnants pour les habitants et les visiteurs de passage. En septembre, à l’occasion du mois du patrimoine, les monuments et musées organisent spectacles, ateliers et parcours guidés. Vous pouvez aussi découvrir les musées de manière insolite lors de la Nuit des musées ou prenant part à un Escape Game. Ce jeu d’évasion grandeur nature a déjà ravi nombre de participants venus mener une enquête au Fort Teremba, dans l’ancienne clinique Magnin ou au Musée Maritime. Nul doute qu’après cette expérience, vous ne verrez plus les monuments du même œil ! Enfin, plusieurs sites prennent vie lors de week-ends découvertes, à l’instar du Château Hagen et de la Maison Higginson.

Flâner à la découverte des vestiges historiques

Quel plaisir de tomber nez à nez avec une vieille bâtisse coloniale, une ancienne boulangerie, les ruines d’une prison, une sculpture ancestrale ! Eh bien, c’est ce qui vous attend dans de nombreuses communes de la province Sud ! À Nouméa, La Foa, Bourail, sur l’Île des Pins, à Prony… Ouvrez les yeux quand vous vous baladez, vous constaterez à quel point le patrimoine historique de Nouvelle-Calédonie est encore bien présent dans les villes et les villages. Parmi les découvertes à ne pas manquer, citons :

Découvrir l’art de vivre local

Passer une journée en tribu, assister aux festivals, fêtes et foires locales, goûter aux produits locaux : voilà une excellente manière de partager l’art de vivre calédonien. Les habitants vous accueillent à bras ouverts et ne sont jamais avares quand il s’agit de raconter leurs traditions et leurs coutumes. Vous souhaitez en apprendre plus sur la culture Kanak ? Quoi de mieux que de partager un moment de vie lors d’un séjour en tribu ? À l’occasion d’une balade en pleine nature, laissez-vous conter l’histoire des anciens et le pouvoir des plantes médicinales. Il vous est aussi possible d’approcher l’art de vivre local lors des fêtes organisées dans les villages : profitez-en pour goûter le bougna, le plat traditionnel Kanak.

Changement de décor sur la côte Ouest, où l’art de vivre des broussards saura vous surprendre. Rendez-vous dans une foire locale, comme Foire de Bourail ou la Fête du Bœuf : rodéo, dégustation de cerf et chapeaux de cowboy sont au rendez-vous.

Lever les mystères des sites sacrés

En Nouvelle-Calédonie, de nombreux sites sont sacrés, voire tabous. Interdiction d’y pénétrer, rites ou coutumes associés… Vous vous demandez quel est le sens de ces règles ? La meilleure manière de comprendre les valeurs Kanak reste de partager un moment avec les habitants d’une tribu. La transmission orale des mythes et des traditions est en effet un élément essentiel de la culture Kanak. Dans la région de Bourail, vous pourrez par exemple découvrir la Table des Sacrifices à la tribu de Borégahou, en compagnie de Mathias, du clan Djoumouen. Au programme : Découverte de l’histoire Kanak de la région et de la table des sacrifices humains. Il vous faudra prévoir de quoi faire la coutume. Votre guide vous expliquera le rite de la coutume, avant de vous conter l’histoire des guerriers dont descend son clan. N’hésitez pas à lui poser toutes vos questions sur les rituels, la monnaie et l’histoire Kanak !

Partir à la recherche de vestiges archéologiques

Pétroglyphes, poteries… Il y a bien longtemps que la Nouvelle-Calédonie est habitée. On peut aujourd’hui voir quelques vestiges archéologiques, notamment à Thio Mission où des pétroglyphes sont gravés sur un rocher sombre, mais aussi au Parc Provincial de la Rivière Bleue, dans la vallée de la Dumbéa, à Katiramona, sur le sentier du Pic N’Ga ou au Musée de Bourail.

De même, en parcourant le Domaine de Déva, vous vous approcherez du site sacré de la Vallée Tabou de Deva. Des vestiges de tarodières, de champs d’ignames et d’emplacements de cases s’y trouvent.

Mais, l’endroit est aussi un symbole de la révolte Kanak de 1878-1879 et un lieu sacré. Cette zone qui s’étend sur 937 hectares est classée depuis 2011 au titre des sites et monuments historiques de la province Sud.

L’occupation de la Vallée Tabou s’étale du Ve au XVIIIe siècle après J.-C environ.

Bealo Gony, ethnologue de l’Institut d’archéologie de la Nouvelle-Calédonie et du Pacifique (IANCP)
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